La Nuit de Devenir "NYX"

Tout a commencé par une image d'un Big Bang. À l'époque, j'étais profondément préoccupée par les ombres et la caverne platonicienne, hantée par la pensée de ce qui pourrait se trouver à l'extérieur.

Je rêvais d'un lieu où les bleus magiques et les bleus de minuit de l'aube se dépliaient en un vaste lever de soleil doré—son soleil aussi immense que la Terre elle-même, incroyablement proche. Un arbre solitaire se dressait sur une montagne towerante, mystique et énigmatique.

Après cette vision du Big Bang, je suis tombée dans un cycle. Toutes les ombres de la caverne—les humains—étaient attirées dans un vortex. Attirées par l'aspiration d'une force autre-mondaine, nous tournions vers la bouche lointaine de la caverne : un cercle noir percé d'un petit, point blanc radieux. Nous étions tous destinés à ce point lumineux, appelées à nous y dissoudre, à rejoindre cette lumière singulière.

Le tournoiement était vertigineux, magnétique. Les figures et les ombres perdaient leurs formes et fondaient en une substance tourbillonnante comme de l'argile. Ce vortex m'a consommée pendant cinq ans. Je peignais, et quand je dormais, je peignais à nouveau en rêves.

Je cherchais des couleurs pour le saisir : du noir sur du noir—Noire de Mars, Noire de Carbone—mais aucune ne correspondait à l'abîme que je voyais. Et puis le blanc : Blanc de Titane. Je l'aimais. Cette fine aiguille de lumière blanche à l'extrémité de ma caverne Big Bang brillait comme le Blanc de Titane, illuminant les ombres d'argile alors qu'elles tourbillonnaient comme les mains d'une horloge cosmique. La moitié de chaque forme était jetée dans les ténèbres, la moitié révélée dans la brilliance.

Enfin, j'ai réalisé que ce lieu—ma caverne Big Bang, que j'ai nommée NYX—n'était rien de moins que le ventre de l'univers. Après le grand tournoiement, nous étions toutes destinées à renaître.

Cette vision se connecte à mon projet antérieur, À Naître / To Be Born. Dans ce travail, j'explorais le seuil fragile entre l'existence et le devenir. Avec NYX, j'ai été plus loin : je n'ai pas seulement peint le vortex, je l'ai pénétré.

J'ai créé de vastes paintings qui transformèrent mon atelier en une installation, une spirale vivante. J'habitais ce ventre pendant des années, entourée de son tourbillon noir et de sa radiance blanche, peignant à l'intérieur du Big Bang lui-même. Mon chat errait avec moi à travers ce monde spirale, comme si lui aussi était attiré par son attraction magnétique. Je n'étais pas dehors à regarder à l'intérieur—j'ai vécu à l'intérieur de NYX.

Et même maintenant, en 2025, je n'ai pas encore atteint la fin de la caverne.