Portraits–Mythiques

La série des Portraits–Mythiques forme un pont entre la mythologie antique et l'identité personnelle. Ces œuvres ne se contentent pas de représenter des figures mythiques ; elles naissent de l'image même de l'artiste, superposées et entremêlées avec des archétypes qui vivent profondément dans la mémoire culturelle. Les portraits deviennent des miroirs d'un soi en transformation, révélant comment le mythe n'est pas quelque chose de distant, mais quelque chose qui traverse nos émotions, nos histoires et notre devenir.

Chaque peinture ouvre un seuil où le mythologique et l'intime se chevauchent. Les visages apparaissent à la fois familiers et intemporels, comme tirés de la mémoire intérieure. Ils montrent l'identité non comme une forme fixe, mais comme un déploiement continu : un dialogue entre passé et présent, intériorité et extériorité, soi et symbole.

Ce voyage culmine en Naissance Sombre : Isis, où le mythe de la déesse de la résurrection prend une résonance profondément personnelle. La figure émerge de l'ombre, ses traits fracturés, lumineux, hantés. Elle porte le deuil, l'endurance, et l'intelligence farouche de la renaissance. Le regard est à la fois chercheur et souverain, faisant écho à la quête éternelle d'Isis pour restaurer ce qui a été perdu. Ici, le récit mythique devient un portrait de la résilience propre à l'artiste : création née de la rupture, identité réassemblée à partir de fragments.

Dans les Portraits–Mythiques, le portrait devient mythe et le mythe devient auto-portrait. Ces œuvres révèlent l'esprit féminin non comme un idéal, mais comme une force vivante : vulnérable, indestructible, et infiniment créative.